Mais quel déjeuner, Madame, quel déjeuner ! Des femmes vous le préparent, en rose, ici même, ici, en barquettes, en usine, sous vos yeux mêmes pas préparés à ça. Ici. Oui. Ici. Tandis que des pommes pourissent sous les arbres, seuls les oiseaux ne s'envolent...
y a pas de merci qui tienne j'ai vidé les restes et merci du peu n'arrête pas les nuits les gestes la vie dis merci merci qui ? merci mon chien ? merci et à demain des merci j'en ai plein mon grenier en veux-tu en voilà merci bien ! à ma merci tu n'en...
Les mots fouillent, se décomposent, exigent un monde où la chair ne les lâche pas. On frôle le ridicule, il faut rester sous tension. Même les corps n'y arrivent plus : les ex-rois sont nus, et ils font pitié. Vous libérez la bête. Vous perdez le teint...
On pourrait organiser l'exode ? Et se demander comment s'interroger sur l'existence ? Après un événement tragique, la capacité des individus à s'abstraire se réduit un peu, et c'est normal. Passer des heures avec les agités pour incarner le vide autour...
bleus du fond des océans bleus noués de bleus plus bouger bien ficelés serrés bleus si lourds à porter même à deux soeurs comme deux coeurs bien décidés à mettre en sac les fils des profondeurs les fils coulés noués bleutés de noir si noir de si loin...
J'ai traqué la lune avec les augures corbeaux fantômes chats noirs et la barque des morts J'ai la vie Je pourfendrai les ombres les frissons s'arracheront s'arracheront Entre les mains tu vois sans répit j'ai la vie J'ai une île au croisement des feux...
La nuit, le phare embrasse les étoiles Je suis le souffle dans les herbes Sous la lune à moitié Je suis devant derrière sur les côtés, Dessus dessous Respiration des vagues Sous la lune à moitié Le phare retourne sa face cachée Au grand large d’ouest...
Mots d'amour Et la vie gagne En force tous les jours Voici la saison Rebelle et invisible saison Qui n'existe pas encore Promesse exaltante Lumineuse De mots à réparer Se les redire encore Sous la brise des feuilles Au jardin retrouvé Rozenn EVAIN Publié...
J' aimerai un amour Serein Sans questions, sans additions J'aimerai un amour Clair Sans l'ombre d'un doute J'aimerai un amour Confiant Comme un enfant J'aimerai un amour Qui coule de source Et ne tarit jamais J'aimerai Un amour Que je fais naître Au plus...
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin Ciel dont j'ai dépassé la nuit Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes Dans leur double horizon inerte indifférent le front aux vitres commes font les veilleurs de chagrin Je te cherche par-delà...
page blanche ou passage de la ligne - épreuve payer de sa personne quand y a pas photo le danger pourrait venir de là - pris sur le vif une capture qui n'en est pas qui dit révélation - fixation dans le bac ne pas voir venir ne pas s'attendre ne pas oublier...
qu'est-ce que je vois de vrai ? si ce n'est donné à voir que des rochers et des creux des traits réajustés la vérité vraie de pas voir ce que je vois de pas de bouche mal dessinée fermée de pas de sourire figé de pas sentir le nez de pas des yeux sans...
entre la porte et la fenêtre le mur l'horizon dans l'armoire disséminé en cailloux blancs le corps en tiroir miné depuis le début l'importance du silence au milieu le silence avant le chant des oiseaux le matin on attend le jour revient le silence après...
d'hier il n' y a rien pourtant c'est là entassé en couches pour demain ce soir jour déjà passé pas hier encore ce sera après la nuit qu'hier enfouira aujourd'hui journée déjà en fuite en passé dépassé d'échos de strates posées sur les autres ajournées...
(extrait du texte lu le samedi 16 avril à 18h, et le dimanche 17 avril à 16h (durée 1/2h) dans le cadre de la manifestation : L'art prend l'air) il (ou elle) entre parenthèses, fut entré (ou ée) vous fûtes entrés( ou ées) c'est la rentrée : tu commences...
des hommes en bleu des cormorans des corps vivants encore avec ce temps du vent qui vie qui mort debout dehors qui crachent encore avant que de donner poignées de mains nouées de sel crevées à nous gratter la peau et border les petits qui rient en s'échappant...
Je marchais de Planche en Planche Avec lenteur et prudence Je sentais les Etoiles autour de ma Tête Autour de mes Pieds la Mer J'ignorais que le prochain pas Serait le dernier - Ce qui me donnait cette Démarche précaire Que certains appellent Espérance...
Les draps mouillés ne se suspendent pas ils étalent leur liberté en sortie échevelée dans le vent des étés envolés retenus par les pierres à la terre lévitation sur herbe rase cailloux blancs et coquillages plumes d'oiseaux et enfants sages nous pensions...
Les cygnes noirs J'ai voulu m'arracher le coeur pour nourrir les cygnes Le fleuve s'est écarquillé pour me laisser passer Mais à mon poignet grisé Un bracelet de fourmis faisait trembler le geste à m'en empêcher Un bracelet de fourmis me faisait dire...
L'île commence bien avant d'y poser les yeux bien avant d'y penser elle est comme la permanence de l'eau dans la mer et l'ange quand on lui met une pièce dit merci de la tête quand on lui met un caillou aussi le bateau dit merci aussi de la tête et du...
Hameçon masculin de âme sœur féminin chercher pendant des heures rires parmi les pleurs éclats des voix murmures des pas roulettes de trottinette toux sèche odeur d’Amsterdamer grouillis de lézard sur toit de véranda patins à roulettes frôlement des mouettes...
La vie en désir pourquoi. Sa nouvelle allure épurée, sa qualité de vie à bord, l’issue disparue, pourquoi faire ? Off ou On. Partout plus. La vie, l’enfer, par mois. Brûler plus tôt son expérience, son savoir-faire. Off / On. L’air disparu. L’espace de...
Chute en aperçu là est la porte par où tu vas m'abandonner avant que de tes yeux mon être disparaisse et que nos silhouettes encore se ratent dans le miroir et que par pur hasard tu me retrouves sur la chaussée défoncé je l'avoue complètement ravagé mais...
Au commencement était un silence patient et attentionné, sentinelle des mots à venir. A mi-chemin était un silence chaotique d'où émanaient des fumerolles de poésies des vapeurs de mots en pleine distillation. A la fin était un silence rempli de sentiments...
L’espoir comme un don Chaque fois qu’il pense à l’espoir, il se sent terrassé par la fatigue et l’ennui, il s’invente alors un mirage. Il se demande : avec quelle balance peser mon mirage ? Il chercha dans les tiroirs l’être qu’il était avant la question,...